Il est temps de régler ses "comptes".....

Du haut de mes 11 ans et demi, j'ai eu le courage de dire: "stop" à mon oncle,

A ce violeur qui a gâché toute mon enfance.

Mais lui ne le voyait pas comme cela. Les menaces de sa part ont été très virulente car il voulait continuer à me faire du mal.

Mais grâce à ma maturité acquise tout au long des années, j'ai réussi à m'imposer et à lui faire dire que j'allais tout raconter.

Au final, les viols se sont arrêtés, mais les dégâts psychologiques seront toujours là.

Mais je m'étais faite une promesse:

"tu m'as fait du mal, tu devras toi aussi à ton tour subir quelque chose."

Je ne savais pas comment, mais je savais que je respecterai ma propre promesse.

Les années sont passées et quand je suis arrivée au lycée, j'étais tellement différente des autres.

Tous ces jeunes qui vivaient leurs premiers amours; les premières sorties en boîte de nuit; la découverte du monde des adultes...... et moi, dans tout cela, et bien j'étais à l'écart car j'avais déjà passé toutes ces étapes et je me sentais bien seule.

Je ne pouvais pas faire semblant,

Je n'arrivais plus à garder ce lourd secret,

Je voulais être comme les autres.

Vivre ma jeunesse !!!!

Ma première dépression a pris le dessus et j'ai tout raconté à mon professeur de sport. En tant que majeure et professeur, il se devait de faire un signalement à sa direction puis au force de l'ordre. En effet, j'étais mineure, donc la  justice se doit de protéger au mieux les mineurs.

Je ne vais pas vous raconter toutes les étapes de ce long parcours qui m'a conduit à ce que mon oncle soit jugé par le tribunal des assises. Il aura fallu attendre plus de 2 ans depuis son arrestation et le jour du procès.

Je dirais que durant l'instruction du dossier les choses qui m'ont le plus traumatisé sont (et le resteront):

la consultation obligatoire chez le gynécologue et ma première prise de sang, accompagnée par 3 gendarmes,

la déposition qui a duré plus de 8 heures,

la confrontation avec mon oncle chez le procureur,

et le procès.

Ah le procès !!! Vous en voyez dans les films comme tout le monde, hé bien je peux vous dire que dans la réalité c'est exactement la même chose.

De victime vous passez coupable et le coupable devient la victime car c'est pas de sa faute. Vous comprenez, il a eu une enfance pas facile (complètement faux) et attention, il ne pensait pas me faire du mal car il m'aimait comme sa propre femme.

Hé oui, c'est difficile d'entendre cela quand vous savez comment il m'harcelait au quotidien et que je n'étais qu'une enfant....

Après une longue journée, très longue journée, ou votre intimité n'existe plus (bien entendu, le procès était à huit clos, sans public),

Après avoir été insulté par son avocat en me criant dessus, en me faisant passer pour une "aguicheuse" et une "prostituée" ,

Le verdict est enfin tombé:

8 ans de réclusion criminelle avec les circonstances atténuantes (bien évidemment c'est une tactique bien connue de la part des accusés) et des dommages et intérêts.

A cet instant, je pouvais dire que j'avais respecté ma propre promesse.

J'ai souffert et je souffre encore, mais lui aussi il va devoir subir ce que la loi lui impose.

Me voici reconnue "officiellement" victime, mais cela ne change en rien le mal que j'ai subi.

Je suis fière. Oui, je peux le dire, je suis fière d'avoir respectée ma promesse.

Et il y a 1 an, mon oncle est décédé. Une page qui termine définitivement cette histoire.

Voilà, vous connaissez maintenant la finalité de cette mésaventure.

Il est donc temps pour moi de passer à autre chose et d'avancer en travaillant sur les séquelles.

Affectueusement.

Lili.                                                                                                                     (#jepartagemaplume)